L'écologie intégrale : avancer sur de nouveaux chemins pour notre Maison commune

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Retrouvez le texte et la vidéo de l'enseignement donné par Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque auxiliaire du diocèse de Bordeaux, dans le cadre du pèlerinage diocésain numérique "La première en chemin" du 9 et 10 Mai 2020

Pour notre pèlerinage diocésain virtuel, il m’a été demandé de vous parler d’écologie intégrale, c’est-à-dire de la pensée de l’Eglise sur l’écologie, en essayant de vous montrer comment ce regard sur la Création ouvre pour nous de nouveaux chemins. Je me baserai sur l’encyclique Laudato Si du pape François, tellement pertinente face ce que nous vivons actuellement avec la pandémie mondiale du Covid-19.

En associant l’adjectif « intégrale » au terme « d’écologie », l’Eglise veut montrer que l’écologie ne se réduit pas à la préservation de la Planète, avec de bonnes pratiques de réduction de la consommation des énergies fossiles, de robinets fermés, de réduction des déchets, de recyclage ou de cycles courts dans l’alimentation... Elle implique ces bonnes pratiques ; mais elle a d’autres dimensions. En effet, dit le pape François, « tout est intimement lié » (n° 137). L’écologie intégrale touche ainsi le domaine social, l’économie mondiale, le développement durable, la bioéthique, etc. Et elle est avant tout un appel à la conversion.

L'apport d'une force et d'une lumière : l'Évangile de la création

Pour bien comprendre la notion d’écologie intégrale, il faut d’abord partir de ce que les papes ont appelé « l’Évangile de la Création » : Dieu crée au départ par amour un monde vraiment bon et il le confie à l’homme ; dans cette Création, « chaque créature est l’objet de la tendresse du Père, qui lui donne une place dans le monde » ; « aucune n’est superflue » (n° 77) ; chacune a une valeur en elle-même ; et chacune reflète, « à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinies de Dieu » (n° 69) ; « Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous » (n° 84) et « un enseignement que Dieu veut nous transmettre » (n° 85). Ainsi, dans la foi chrétienne, la Création est une trace de Dieu, une manière dont il se donne à nous. La foi invite à contempler la présence de Dieu au sein de la Création et fait de la nature un moyen pour aller vers l’invisible et pour connaître un peu plus Dieu. Les créatures ne sont donc pas d’abord orientées vers nous, mais vers Dieu, comme chacun d’entre nous (cf. n° 83).

On comprend alors que la disparition définitive d’une seule créature nous prive d’un message de Dieu, d’une image de sa beauté, d’un signe de sa présence… ; que l’extinction d’une espèce est une sorte de mutilation ; que détériorer ou détruire la Création, c’est détruire un chemin pour aller vers Dieu. Il y a là une espèce d’aller-retour : plus nous sommes en relation avec Dieu, plus vrai est notre positionnement par rapport à la Création, et plus nous avons tendance à éviter qu’elle se dégrade ; et plus nous sommes en relation avec la Création et la respecterons, plus nous découvrons le Créateur. On peut alors dire que fragiliser la Création fragilise la foi.

L’Evangile de la Création nous rappelle aussi que la Terre n’est pas notre propriété, mais un héritage commun, un bien collectif, qui doit bénéficier à tous, et qui nous a été donné pour l'administrer, pas pour le détruire (cf. nn° 93 et 95). Mais pour l’écologie chrétienne, il ne s’agit pas simplement de sauvegarder la Création, mais aussi de la faire fructifier. Bien sûr que le péché de l’homme, sa cupidité et sa soif de domination ont pu le détourner cette mission que Dieu lui avait confiée. Mais il a su aussi permettre à la Création de s’épanouir. Il y a des choses bonnes que ne sont apparues sur notre Terre que grâce au génie de l’homme. D’une certaine façon, l’homme est « co-créateur » avec Dieu ; il n’est pas que le gérant de la Création.

Le véritable fondement de notre positionnement écologique, ce n’est donc ni l’homme ni la nature en eux-mêmes, mais Dieu lui-même, qui est le but ultime de tout l’univers. L’écologie chrétienne ne concerne pas que la « Nature » ou la « Planète », qu’il faudrait juste sauvegarder pour mieux y vivre. Elle réfléchit sur le sens même de ce monde et sur ce que nous croyons de l’être humain. C’est pourquoi la notion « d’écologie de l’homme », introduite par Benoît XVI, est une part essentielle de l’écologie intégrale. Le respect de l’être humain est lié au respect du reste du vivant et du créée, et vice-versa. D’où l’affirmation du Pape François : « Si cette question de fond [du sens de l’homme] n'est pas prise en compte, je ne crois pas que nos préoccupations écologiques puissent obtenir des effets significatifs » (n° 160).

Tout cela a de plusieurs conséquences :

  1. tout d’abord, la « planète », la « nature », leur protection et leur survie ne sont pas des buts en soi ; ils existent et sont orientés par, pour et vers autre chose de bien plus grand ;

  2. ensuite, s’il ne faut pas abîmer ce signe admirable de Dieu qu’est la nature, il ne faut pas non plus la sacraliser et lui donner un statut quasi-divin, comme on le voit aujourd’hui dans certaines pensées écologistes (cf. n° 78) ;

  3. d’autre part, puisque la Création n’est pas notre propriété absolue, nous sommes appelés à « en finir … avec le mythe moderne du progrès matériel sans limite » (n°78), où justement on exploite sans scrupule notre Terre et ses ressources ;

  4. il ne pourra pas y avoir une véritable évolution sur notre comportement vis-à-vis de la Création s’il n’y a pas un respect de l’homme, dans toutes ses dimensions. Voilà pourquoi la bioéthique, par exemple, fait partie de la pensée écologique chrétienne ;

  5. enfin, puisqu’elle est liée au sens de l’homme, l’écologie intégrale a une dimension sociale, où doivent être pris en compte les droits fondamentaux de l’homme, en particulier des plus pauvres et des plus défavorisés (cf n° 93).

La cause profonde de la crise écologique

La première cause de la crise écologique est le péché de l’homme. En effet, face au dessein d’amour de Dieu, le péché a déséquilibré toute la Création. Il a rompu trois relations fondamentales intimement liées : celles avec Dieu, avec le prochain, et avec la nature. Et cette rupture n’est pas seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur de nous : le péché a faussé notre regard sur la Création. L'écologie intégrale essaie donc de remettre en ordre ces relations fondamentales.

Mais cela suppose de reconnaître la deuxième cause de la crise actuelle : la perte du sens de l’être humain, qui vient que le monde moderne a placé la technique au-dessus de toute réalité, qu’il a pris comme référence ultime et comme priorité absolue la satisfaction des désirs de l’individu, et ce sans Dieu (n° 122). Tout ce que contient notre monde, y compris l’homme lui-même, est devenu relatif à cette satisfaction et est exploité, utilisé ou éliminé pour cela. Le pape François donne comme exemples la valeur d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne vivant une situation de handicap, ou la reconnaissance et de la valorisation du corps humain, de la féminité et de la masculinité… Car si notre monde ne reconnaît pas la place et la valeur de l’être humain, comment pourra-t-il reconnaître la valeur du reste de la Création ?

La troisième grande cause de la crise écologique est le fait d’avoir tout misé sur la technologie, l’économique et la consommation. Le pape François le dénonce beaucoup dans son encyclique. Il ne remet pas en cause le progrès technique, qui a permis beaucoup de bien. Mais il remet en question l’idéologie qui risque souvent d’accompagner ce progrès technique, avec sa logique de toute-puissance, « de possession, de domination et de transformation », en croyant que « tout accroissement de puissance est en soi ‘progrès’, … comme si … le bien et la vérité surgissaient spontanément du pouvoir technologique et économique lui-même » (n° 105).

Cette mentalité dominante nous fait croire que nous pouvons manipuler indéfiniment toutes les réalités, sans respecter les règles de la nature ; que l’homme trouvera son bonheur dans une maîtrise de la nature, dans une exploitation de ses ressources, dans une accumulation des biens et dans la jouissance du pouvoir qu’elle procure. Les effets de cette mentalité ne se constatent pas seulement dans la dégradation de l’environnement, mais aussi dans toutes les dimensions de la vie humaine et de la société. Car la technologie n'est pas neutre : elle conditionne les styles de vie et opère des « choix sur le type de vie sociale que l'on veut développer » (n° 107), au niveau économique et politique.

Pour bien recevoir les progrès technologiques, il faudrait, dans le même temps, que l’homme reçoive l’éducation nécessaire pour faire un bon usage de son pouvoir. Or, « l’immense progrès technologique n’a pas été accompagné d’un développement de l’être humain en responsabilité, en valeurs, en conscience » (n° 105). On voit bien comment, à chaque nouvelle invention ou innovation, l’homme ne prend pas le temps de la réflexion éthique. C’est particulièrement flagrant dans la bioéthique.

L’écologie intégrale appelle à cette éducation, à cette prise de recul, qui nécessite du temps. Une véritable action écologique demande d’avoir un regard différent, une politique différente, un autre style de vie, un autre type de progrès… Aujourd’hui, même si beaucoup se rendent compte que les capacités techniques ne peuvent pas leur garantir un avenir heureux, ils ont quand même du mal à renoncer aux possibilités qu’offre la technologie, à s’arrêter pour « retrouver la profondeur de la vie », pour « s’interroger sur les fins et sur le sens de toute chose » (n° 113). Et beaucoup d’autres remplissent le vide intérieur qu’ils connaissent par l’accumulation des nouveautés continuelles. L’écologie intégrale appelle à lutter contre une mentalité technocratique qui entraîne une déshumanisation ou une mutilation de l’homme lui-même, où il vit à la surface des choses, où il s’investit peu dans la recherche du sens.

L’écologie intégrale demande une conversion morale et spirituelle, qui ouvre de nouveaux chemins.

Quand on regarde les principaux aspects de la crise écologique actuelle, on voit aisément que chacun a de graves répercussions environnementales, sociales, culturelles, économiques et politiques… La détérioration de notre Maison commune entraîne injustices, inégalités planétaires, exploitation de l’homme, mépris de sa dignité et de ses droits… Et les premiers qui en pâtissent sont les pauvres (cf. n° 48). Le Pape dénonce les causes de la crise écologique : la soumission de la politique à la technologie et aux finances ; les intérêts particuliers ; l’intérêt économique d’un marché divinisé, transformés en règle absolue, qui prévaut sur le bien commun et qui manipule l’information ; le désir de posséder ; la corruption ; la spéculation…

Ainsi, avant d’être une crise écologique, ce que connaît notre monde est une crise morale et spirituelle, où le mal et le bien sont mélangés, où le mal est appelé bien et le bien appelé mal. D’ailleurs, l’épidémie du Covid-19 le révèle. C’est ce que disait le pape François dans sa prière, lors de sa bénédiction Urbi et Orbi du 27 mars dernier : « Nous reconnaissons que nous n’avons pas toujours marché droit dans les voies de justice et de la foi, que nous avons profité de la facilité de la consommation, que nous nous sommes complus dans des biens matériels, que nous avons tout attendu de la technique et lui avons confié nos vies, que nous nous sommes étourdis de bruits et de divertissements, que nous avons pactisé avec la lâcheté, toléré les atteintes à la vie et à la dignité du mariage, fermé les yeux sur l’écrasement du pauvre, l'isolement et la détresse des personnes âgées, que nous n’avons pas été fidèles aux rendez-vous que nous fixait l’Eglise, que nous avons négligé de partager notre foi avec les cœurs qui ont tous faim et soif de la vérité

Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, Seigneur, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade.

Seigneur, … ton appel urgent résonne : “Convertissez-vous”, ‘‘Revenez à moi de tout votre cœur’’ (Jl 2, 12). Tu nous invites à saisir ce temps d’épreuve comme un temps de choix. Ce n’est pas le temps de ton jugement, mais celui de notre jugement : le temps de choisir entre ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas. C’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres ».

La conversion écologique passe donc par une conversion spirituelle et morale. Et comme toute véritable conversion, elle peut ouvrir devant nous de nouveaux chemins, des chemins de vie et de liberté véritable.

  • Retrouver le sens du bien commun

    Le premier chemin à retrouver est celui du bien commun 1. Cette référence au bien commun est très difficile à entendre dans une civilisation fondée sur le primat de l’individu et les intérêts particuliers ou corporatistes. Ce bien commun inclut les générations futures : le développement durable implique de se préoccuper de ceux qui viendront derrière nous. Cela nous fait entrer « dans une autre logique, celle du don gratuit que nous recevons et que nous communiquons. [C’est] une question fondamentale de justice, puisque la terre que nous recevons appartient aussi à ceux qui viendront… C’est un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante » (n° 159).

  • Entrer dans un autre style de vie

    Pour que cette conversion soit véritable, le pape François nous propose un autre style de vie, fait de sobriété, d’accueil de la vie, de contemplation de la nature, d’attention aux autres, d’acceptation de ce qui nous est donné aujourd’hui, et de goût du temps présent qui nous est offert. Cette sobriété heureuse et humble est source d’une vraie liberté. Elle nous met en paix et en harmonie avec nous-mêmes. Elle nous établit dans une capacité d’admiration qui mène à la profondeur de la vie. Il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour être attiré par ce style de vie et l’adopter. Mais le Pape souligne que la foi chrétienne donne à ce choix un élan et une profondeur insoupçonnés. Et pour les chrétiens, ce changement « n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (n° 217).

  • Faire de l’écologie un lieu d’évangélisation…

    Comme beaucoup d’autres, nous avons sans doute compris que l’écologie est une posture avant même d’être une action. Mais, pour nous chrétiens, il s’agit aussi d’évangéliser l’écologie pour évangéliser par et à travers elle. En effet, même si toutes les pensées écologiques ne sont pas compatibles avec l’écologie intégrale chrétienne, il y a une attente et une soif spirituelle chez beaucoup. En particulier, bien des jeunes sont sensibles à l’écologie et s’y engagent avec générosité et détermination. Et de plus, beaucoup de points présents dans certains discours écologiques rejoignent la pensée sociale de l’Eglise et la foi chrétienne. Ainsi, l’écologie est l’opportunité d’une évangélisation. Cette opportunité est d’autant plus forte que le discours de l’Eglise sur l’écologie semble audible dans ces milieux, alors qu’il ne l’est pas sur d’autres sujets.

    En fait, l’écologie n’est pas un nouveau combat : il fait partie de la grande tradition chrétienne. Il s’agit de partir de la Création pour aller au Créateur, en annonçant le kérygme.

  • où il faut présenter clairement la spécificité chrétienne…

    Mais dans notre réflexion et notre dialogue avec tous, il est absolument nécessaire d’affirmer ce que l’écologie chrétienne a de spécifique, en particulier la relation à un Créateur et la dimension spirituelle et transcendante de l’homme, et même de la Création. Car il existe une « paganisation » de l’écologie, qui va parfois contre l’homme, où la Terre ou la « Nature » deviennent des quasi-divinités.

    Il nous faut aussi être au clair sur la notion de Salut : seul le Christ est le Sauveur ! Nous n’avons pas (et nous ne pouvons pas) « sauver la Planète » ; et d’ailleurs, ce n’est pas la « Nature » qui doit être sauvée, mais l’homme lui-même ; et pour cela, il faut préserver cette Création au sein de laquelle il appelé à recevoir le Salut de Dieu. Nous devons ainsi être attentifs au néo-pélagianisme que dénonce le pape François : nous ne sauverons pas le monde par nous-mêmes !

Il ne faut donc ne pas vider le discours chrétien sur l’écologie de ce qui fait sa spécificité, sous prétexte de rejoindre celui du monde (certains par exemple refusent l’écologie intégrale parce qu’il y est question de bioéthique). Car faute d’oser de la présenter, notre discours n’apportera rien de plus… Il nous faut accepter d’être prophétique, même si le discours de l’Eglise peut déranger.

  • à partir de motifs positifs

    Un autre point important est de bien discerner et présenter les motifs de cette conversion écologique. Aujourd’hui, beaucoup de discours écologiques « classiques » donnent comme motifs la peur, l’urgence, la catastrophe imminente, la culpabilité, la survie, voire l’anticapitalisme. Bref, des motifs négatifs ! On est alors dans la survie, et non la vie… Mais cela peut-il vraiment faire bouger les gens de façon durable et générale ? On sait bien que seuls des motifs positifs convertissent de façon pérenne et profonde. On rejoint ici la dimension réelle de l’homme et sa destinée : en fait, seul l’amour fait bouger durablement l’homme. Dans le discours écologique intégral chrétien, il ne s’agit pas de rajouter des peurs aux peurs, mais de donner des moyens qui apaisent l’anxiété et le désespoir, en mettant en avant la question du sens. Dans le service de notre Maison commune, il nous faut être des prophètes et des artisans d’espérance devant le pessimisme du discours ambiant ; il nous faut avoir un vrai rôle d’encouragement, même dans les petits pas.

  • Un appel de Dieu ?

    C’est ainsi que nous aiderons à transformer une menace en promesse. Car une expérience de crise peut ouvrir à des nouveaux possibles. Et cela veut dire aussi croire en la Providence de Dieu et l’annoncer : nous ne sommes pas seuls face à ce drame ! Le Christ est là et il ne nous abandonne pas, lui qui est vainqueur du mal et de la mort.

    Et si Dieu se servait de cette crise pour faire revenir l’homme vers lui, pour lui montrer que Jésus-Christ est le seul Sauveur et que sans lui, nous ne pouvons rien (cf. Jn 15, 5) ? La pandémie du Covid-19 montre à quel point ce qu’a pu dire le Pape dans son encyclique est fondé : tout est lié (l’écologie, l’anthropologie, l’économique, la santé, le social, etc.). Ce virus a mis à bas des choses qui semblaient impossible à faire bouger. Que veut nous dire Dieu à travers tout cela ?

    Peut-être pourrons-nous, dans l’avenir, parler de cette crise écologique comme d’une « bienheureuse faute » qui nous fait retrouver notre Rédempteur, le Ressuscité de Pâques, lui qui veut que nous ayons « la vie, et la vie en abondance » (Jn 10, 10). Car soyons réalistes : la conversion écologique est encore devant nous. C’est une tout autre manière d’habiter le monde. Merci au pape François de nous y appeler avec force et conviction, et de nous inviter à prendre de nouveaux chemins.

+ Jean-Marie Le Vert

Évêque auxiliaire du diocèse de Bordeaux

1 Rappelons que le bien commun n’est pas équivalent à l’intérêt général, et encore moins à la somme des intérêts particuliers Il est « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (n° 156).

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